Un assassin chez sa terrifiance

Dans les plaines Camvellian, deux cavaliers galopaient en direction de la terrible forteresse des Ténèbres, qui s'élevait au loin vers le ciel, telle une jumelle obscure de la splendide et blanche tour du Cruxis, son éternel ennemi. Il fallait encore quelques minutes aux deux cavaliers pour rejoindre le château du seigneur Deamon. Le premier, celui qui galopait plus en devant, portait une armure légère, noire, le bas du visage masqué par un masque de fer, et le haut, sous une capuche noire. Sa cape, enroulée autour de lui, était retenue par un petit médaillon sur lequel était gravé un étrange symbole. Il s'agissait en fait d'un Soldat de l'Ombre, c'est-à-dire un guerrier des Ténèbres dans les pays étrangers, représentant Deamon et son Empire, placé sous l'ordre de son demi-frère Haiiro.
Cet homme travaillait au Royaume de l'Air en tant que recruteur. Il avait fait la rencontre d'un étrange personnage, vêtu de blanc, mystérieux, encapuchonné, avec qui il avait discuté dans une taverne par hasard. Enfin, dit-on par hasard, mais dans les ténèbres, le hasard n'est qu'une question de stratégie et de volonté... C'était un maître assassin apparenté à une secte réputé pour ses membres d'une extrême efficacité. Après en avoir parlé à Haiiro qui savait qu'un assassin de ce rang serait un atout pour Deamon, le garde de l'ombre décida de proposer à l'assassin de servir un puissant dignitaire du mal sans en préciser son identité. Le second cavalier était donc cet assassin, qui avait accepté de venir.

Ils arrivèrent dans la citadelle, après avoir franchit les différentes murailles. La ville était à l'image de son souverain : grande, lugubre, mystérieuse, et surtout inquiétante. Bien évidemment, les voyageurs, habitués à cette atmosphère qui était leur, ne devaient pas être grandement inquiets. Ils entrèrent dans le château, une immense tour noire avec quelques tourelles sur les côtés, que l'on pourrait comparer à celle de Barad dur dans un célèbre roman (exception faite de son sommet). Comme il fallait emprunter des marches pour rejoindre les appartements d'apparat et privé de Deamon, le soldat de l'ombre en profita pour apporter quelques explications :

- Le maître a été mis au courant de votre venue très récemment. Il a hâte de rencontrer un maître assassin. tachez de ne pas le décevoir.

Pour l'instant, Altair ne savait toujours pas qui été ce mystérieux employeur. mais au fur et à mesure qu'il avançait dans le château, son intuition ne pouvait que le guider à penser au souverain des Ténèbres. Le garde s'arrêta alors devant une porte frappa, entra puis ressorti après quelques minutes en indiquant à l'assassin d'entrer.
De l'autre côté, se tenait un vaste salon, plongé dans une faible pénombre avec pour seule source de lumière, celle qui traversait les hautes vitres, semblables à celle des cathédrales gothiques. Toute la pièce s'apparentait d'ailleurs à une architecture gothique, avec ses ogives, ses voutes et sa pierre nue sculptée. Il y avait sinon des sofas de velours, une table et une cheminée. Devant l'une des fenêtre, de dos, un homme, vêtu d'un par dessus rouge en cuir, se tenait là, droit. Ses cheveux était aussi sombre que la nuit et du morceau de nuque qu'on pouvait distinguer sous les cheveux, apparaissait une peau extrêmement pâle, vampirique. En entendant l'assassin entrer, l'homme se retourna et dévoila son identité. Sans même qu'il n'ait à parler, son visage ne put ne pas être reconnu par Altair, puisqu'il s'agissait de l'homme le plus craint d'Ania : Deamon, Empereur des Ténèbres. Sa maléficience rayonnait autour de lui, et dans son regard flamboyait les flammes de l'Enfer. Alors, il ouvrit la bouche, et une voix grave et funeste en jaillit :

- Entrez donc maître assassin.

De par tout son corps, le maître des Ténèbres inspirait la peur et l'admiration. Aussi jeune pouvait-il être, il semblait détenir un savoir ancestral et une connaissance profonde de chacune des choses pouvant exister sur ce bas monde. Contrairement aux autres souverains d'Ania, il ne semblait pas hautain ou prétentieux. D'ailleurs, par ses habits, il avait plus l'apparence d'un bretteur plutôt que d'un souverain. Rien ne cachait son torse, sinon son pardessus rouge, ouvert, laissant donc voir ses muscles abdominaux et pectoraux, saillants et réguliers. Il s'avança vers l'assassin, sans jamais ne cesser de l'observer, jusqu'à arriver devant lui, sans rien ajouter, attendant de voir quelle serait la réaction de ce dernier, à savoir du respect, de la méfiance, ou une soumission absolue devant sa puissante personne.